Journée de la culture
La pratique artistique de Mélodie Bajo oscille entre la performance, impliquant la voix et l’humour, et l’installation à partir de sons et de matériaux, souvent récupérés. Tout démarre généralement par l’écriture, que ce soit par des mots, des paroles, des signes, des voix, des schémas, des sons, des diagrammes, des fragments ou des images.Dans une logique féministe intersectionnelle, elle emploie des codes fréquemment attachés à des caractères dominants afin de se les approprier, mais aussi de les mettre en présence de langages associés à des conditions qui relèvent de la minorisation, dans la perspective d’une remise en question de nos biais systémiques, et donc de l’ordre social établi. Elle utilise divers prismes issus de différentes disciplines scientifiques afin d’appréhender le fonctionnement et l’expression de nos mises en scène de soi, de nos façades sociales et donc de nos extimités.
Quels sont les mécanismes d’adaptation que mettent en place les espèces végétales pour subsister ? Quels sont ceux des humain·e·s pour évoluer en société ? Quelles formes de protection les espèces végétales mettent-elles en place ? Quels systèmes de protection utilisons-nous dans nos interactions et relations sociales ?
Lors de cette résidence, Mélodie Bajo conduit une recherche consistant à interroger nos rôles sociaux et les façades qui existent au sein de nos interactions quotidiennes. Elle s’intéresse à leurs impacts sur nos identités, par le biais d’une mise en relation avec des recherches sur la biodiversité végétale et l’évolution des écosystèmes, notamment en ce qui concerne les mécanismes d’adaptation des espèces et leurs systèmes de protection. En ce sens, ce travail cherche également à questionner les processus d’essentialisation et leurs relations avec la classification des catégories présentes dans divers domaines scientifiques.
BIOGRAPHIE
Née en 1995, Mélodie Bajo vit et travaille à Toulouse. Elle découvre l’écriture à l’École Supérieure d’Art des Pyrénées de Tarbes et c’est à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse, dont elle est diplômée en 2018, qu’elle développe cette pratique, notamment dans la mise en scène de performances. Lors d’une résidence à la bibliothèque du Musée des Abattoirs à Toulouse en 2019/2020, elle vient ajouter à son travail l’utilisation de langages scientifiques. Elle continue cela en 2020/2021, au sein d’un projet sonore qu’elle mène dans le cadre d’un post-diplôme, conduit avec les écoles d’art de Bourgogne-Franche-Comté. En 2021/2022, elle fait partie des lauréat·e·s des résidences Création en cours et Transat, pilotées par les Ateliers Médicis, qui marquent le début d’un projet artistique collaboratif. Suite à une résidence au centre d’arts Pollen à Monflanquin, en 2023, elle présente sa première exposition personnelle, nommée Chaordre.